Changement de voie professionnelle


Mes changements professionnels

Changer de voie professionnelle. Rien que le mot « changer » m’inspire plusieurs émotions : l’envie, le rêve, puis la redescente sur Terre.

Comme un ticket de loto que l’on achète, par lequel on se projette dans un futur rêve temporaire et délicieux, puis clip de fin lors du tirage.

Je ne vous dis pas que changer est simple ou que l'on n'a jamais peur : moi aussi j'avais peur, ça a pu être compliqué parfois mais le jeu en vaut la chandelle. Je parle plus en détail de la peur de l'échec dans l'article suivant.

A chaque fois mes changements professionnels ont payé, c'est mon expérience que j'aimerais partager avec vous. Pour la version courte, je reviens dessus dans l'article 5 étapes pour un changement professionnel réussi.

Le changement amène souvent un nouvel entrain aussi agréable qu’excitant. On s’imagine alors relevant les défis avec brio, classe et facilité.


Le processus de changement professionnel

A cette étape-là, seules les personnes voulant/désirant/aspirant réellement à un changement feront le premier pas.

Vient ensuite la course de fond, une fois que l’enthousiasme des débuts s’étiole.

Et c’est à ce moment-là que les coups de pédale constants feront toute la différence !

Je suis passée par les phases suivantes : ai-je vraiment le choix ? pourquoi je changerai ?déclic/mise en action/course de fond.

Je reviens sur ces points dans l'article 5 questions quand on change de voie professionnelle.


Mon histoire de changement de cap

Le déclic

Ma vie a souvent fonctionné par déclics.

Vous savez, cette impression de ne pas avoir de solution, de savoir que la situation professionnelle ou personnelle n’est pas adéquate pour vous, et pourtant je restais dans cette situation !

Pourquoi donc ? Je ne voyais pas les solutions, mes oeillères étaient bien en place.

Puis un jour : la lumière fut.

Comme dans un dessin animé, la petite ampoule est apparue au dessus de ma tête me donnant la solution. Pourtant, la petite ampoule a toujours été dans le décor, c’est moi qui avais mis mes lunettes noires et qui ne la voyais pas.


Dans les faits

La situation : une prison dorée



Après mes études j’avais pour projet de partir vivre et travailler au Brésil.

Dans les faits, mon projet était « trouver un travail depuis la France bien au chaud et débarquer au Brésil sans trop prendre de risque avec déjà une situation toute confortable prévue.

J’ai donc cherché un job pendant un an en parallèle de mon apprentissage qui se terminait fin 2011. J’avais, de surcroît, une bonne touche pour une grande banque afin de travailler en salle des marchés à Sao Paulo. Puis, août 2011, crise financière, embauches gelées, patatras.

Pas grave, j’ai continué ma quête, assez vainement.

J’ai commencé l’apprentissage du portugais en septembre 2011, en petit groupe, et je travaillais d’arrache pied toute seule le week-end (l’apprentissage du portugais notamment par les novelas fut une excellente expérience pour moi).

En résumé tout allait bien : mon contrat d’apprentissage se terminait le 15 Novembre, je me laissais 2 mois après la fin de ce contrat pour améliorer mon portugais (j’ai pris 10h de cours particulier pour accélérer) et trouver un job.

Je tentais de contacter toutes les personnes sur Linkedin qui avaient fait des études de finance ou de commerce et qui étaient en poste au Brésil.

Je lisais un article sur un français ayant réussi au Brésil ? hop, un petit message et je le contactais.

Je tentais par tous les moyens de comprendre quel était la recette magique qui avait fonctionné pour eux.


Le déclic lui-même

Puis, l’année avançant, je commençais à stresser chaque jour un peu plus. 


Grâce à une collègue de travail, je rencontrais Jacques, entrepreneur français amoureux du Brésil qui partageait son temps entre la France et le Brésil. Jacques a joué un rôle majeur dans mon projet.


Il m’a donné, en toute bienveillance, son point de vue : « ton projet est sympa d’aller travailler au Brésil, mais là tu es un peu la fille à papa qui ne se mouille pas trop et qui cherche un travail depuis les jupons de sa mère, non ?
Tu ne penses pas qu’aller sur place, avoir une adresse là-bas, un numéro de téléphone, parler un bon portugais seraient des catalyseurs ? Tu es une fille, tu as 23 ans, tu déboules au Brésil car c’est ton projet. Ca ça a de la gueule! Plus que de rester en France pour le réaliser». Merci Jacques, j’ai ouvert les yeux ce jour-là grâce à toi. 

Je me sentais bloquée, et c’était uniquement le fruit de mon imagination.

Je cherchais avec motivation un job depuis mon ordinateur à Paris, mais j’avais mal établi les règles du jeu. J’étais dans la mauvaise dimension. Jacques m’a quelque part dit « tu as la bonne attitude mais tu n'es pas dans le bon niveau ».

Résultat des courses ?

Départ pour le Brésil le 20 Janvier 2012, 10 jours après j’avais mon 1er entretien en portugais. Bien sûr je mentirais si je disais que j’avais cartonné, en revanche ça m’a mis le pied à l’étrier, je rencontrai moins d’un mois après mon arrivée celui qui allait m’embaucher, ce qui a pris quelques mois. 

5 mois après mon arrivée, je suis retournée en France pour travailler au siège français de l’entreprise m’ayant embauchée afin d’y attendre mon visa. Je retournai au Brésil en Octobre 2012, soit 9 mois après mon départ initial. Quel bonheur ! 


Les questions qui fâchent lors d'un changement de voie

Certaines personnes m’ont dit avant mon départ 


  1. « qu’est-ce-qu’il se passer si ça ne marche pas ? »

  2. « combien de temps tu te donnes ? »

  3. « ça ne fait pas hyper bien sur le cv »

  4. « reste un peu à Paris, profite de ton cadre de vie, tu verras ben après, tu trouveras une entreprise qui t’enverra à l’étranger, prends le temps ».

Une fois que j’ai réalisé mon rêve on m’a également dit « tu as perdu 9 mois ».

Peu importait, je savais que : 

  1. si ça ne marchait pas, j’aurais tout fait ce qui était en mon possible pour que ça marche, donc je n’aurais pas de regret. Puis, au fond de moi, je savais que ça allait marcher !

  2. combien de temps je me donnais ? J’ai dit 6 mois pour être gentille et bien élevée, au final je ne pense pas que se mettre des deadlines chiffrées serve à quelque chose. On y reviendra ;)

  3. si on commence à penser ce que l’on doit faire dans sa vie par rapport à un bout de papier…tristesse !

  4. attendre, attendre… pour que quelqu’un, un jour, peut-être me donne un os ? Pourquoi ne pas aller chercher ce que je veux en fait, plutôt que d’attendre que quelqu’un me donne peut-être un jour une version à lui ?

  5. alerte !
    Le temps ne se perd pas, il se passe. J’ai passé 9 mois formidables : je suis arrivée dans un pays dont je ne connaissais rien (sauf Guga qui avait gagné Roland-Garros quelques années avant et les havaianas) et j’ai réussi à trouver un moyen pour m’y
    intégrer, apprivoiser ce pays, le connaitre, l’aimer instantanément.


En fait, si on change de carrière

Tout ça pour vous dire que si vous avez besoin de changement, vous seul savez ce qui est bien pour vous, alors n’écoutez pas les autres et avancez.

Rester dans votre bulle et faites ce qui vous fait du bien. Je ne parle pas de se lever à 11h tous les jours et regarder la télé en mangeant des pizzas, ça, ça ne vous fait du bien que sur le moment. 

N’ayez pas peur de montrer au monde qui vous êtes, ce dont vous avez besoin.

Vous serez peut-être agréablement surpris des réactions de votre entourage, peut-être pas. Ce n'est pas ça l'important, c'est faire ce qui vous fait plaisir.

Si c’est vraiment un besoin de votre part, vous n’aurez pas le choix de faire autrement que de vous lancer dans la direction qui vous tient à coeur.

Mais je dois reconnaître que le mot « reconversion » fait peur. Déjà, il y a « con » dedans (Et oui, encore). Et puis le mot « version ». Comme si vous changiez de version de vous-même, alors qu’on n’a pas envie de ça, n’est-ce-pas ?

Ce qu’on appelle la reconversion professionnelle c’est juste s’écouter je crois.

Se dire : « ok, ce travail m’a plu, un jour, ou pas d’ailleurs, peu importe. Aujourd’hui, ça ne me convient plus. Qu’est ce qui me conviendrait ? Que puis-je faire pour y remédier ? »

Et ça marche pour tout ! On a le droit de changer d'avis, le devoir de remettre tous les jours tout en question !


Une vraie reconversion professionnelle ?

Je vous entends d’ici vous dire « ok Pauline, c’est simple pour toi, tu étais étudiante ou apprentie, tu n’avais rien à perdre, et puis tu as travaillé en finance au Brésil, donc reconversion de rien du tout ! ». 

Tout d’abord, on me proposait un salaire confortable pour continuer en CDI dans la société de gestion d’actifs là ou je faisais mon apprentissage (40 000€ par an + bonus) alors que nous étions en période de crise. De surcroît j’adorais mon environnement de travail et mes collègues. J

Je crois que c’est, à ce jour, l’entreprise la plus agréable où j’ai eu l’occasion de travailler.

Outre le Brésil quelque chose me titillait : je n’avais pas l’impression de créer de la valeur pour Madame Michu.

Le contenu de ce que je faisais était somme toute intéressant, je me levais pour aller dans un lieu de travail agréable, avec des collègues agréables, avec un management bienveillant pour produire un travail intellectuellement agréable. 


Plusieurs reconversions

Mais mon impact à moi ? Nous vendions des produits financiers pour les particuliers.

Pour que l’épargne de Madame Michu ait un rendement. J’avais et j’ai toujours des difficultés à croire que l’on pouvait « battre le marché ».

C’est à dire qu’il serait plus intéressant d’investir sur un produit financier que sur un réplicateur d’index (tracker).

Bref, tout ça pour vous dire que ne croyant pas au secteur, je ne pouvais pas m’y investir totalement. J’étais pourtant diplômée de finance de marché, oups ! Je suis partie au Brésil en me disant : « je peux travailler en finance, quelle qu’elle soit ! ».

Et voilà comment j’ai pu trouver un job en contrôle de gestion. A l’époque, mon projet de vie d’aller au Brésil surpassait clairement un projet purement professionnel.

Je voyais le contrôle de gestion comme un « passeport pour la liberté ». Tant que cela m’irait je continuerais là-dedans pour vivre au Brésil. C’est ce que j’ai fait pendant presque 4 années.

Un tour sur moi-même et je suis devenue commerciale en levée de fonds. Un tour sur moi-même et je suis devenue commerciale en marketing digital à Barcelone: je ne suis ni commerciale de formation ou dans l'âme, je ne connaissais rien à la levée de fonds ou au marketing digital.

Je me suis juste dit : "J'aime les échanges avec les autres, parler et échanger me fait réellement du bien. 


Quel métier je pourrais faire pour être payée pour parler aux autres ?". J'ai apprécié être commerciale, bien plus que contrôleuse de gestion, cependant je savais que je n'étais pas faite pour cela.

Ca a duré un temps, c'était sympa, j'ai décidé de tout arrêter en Décembre 2017. Pourquoi ? on en parlera dans un prochain article.

Quel que soit votre âge, c'est possible ! J'en suis intimement convaincue. Je parle du changement professionnel à 30 ans en détail dans mon article Changer de voie professionnelle à 30 ans.


Le plus important dans ce changement professionnel

Je ne dis pas que je suis l’as du développement personnel ou de la reconversion professionnelle. J’ai juste fait un constat dernièrement : à 29 ans,

  • j’ai vécu dans 4 pays différents

  • j’ai travaillé dans 4 domaines (asset management, contrôle de gestion, levée de fonds, marketing digital)

  • j’ai déjà été licenciée

  • j’ai déjà passé de sales quart d’heure en entreprise (croyez-moi, je connais bien cette sensation de boule au ventre en partant au travail)


Le plus important est que je ne suis jamais laissée démonter et, avec plus ou moins de souplesse (et de temps de réaction!), je suis toujours retombée sur mes pattes.

Avoir envie de changer et ensuite prendre le temps de le faire (je reviens dessus dans mon article Prendre le temps de changer de voie professionnelle) sont les facteurs clés de succès.

Il y a toujours une solution, même si dans certains cas cela m’a pris plusieurs mois pour m’en rendre compte. 

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