Tabou ou intime

#nouvelleeredutravail , #bien dans ses bottes bien dans son job , #peur de l echec , #changer de voie

On me dit souvent que je suis secrète, confidentielle.

On peut penser que je ne suis pas dans le partage, que je veux cacher des choses.

On peut aussi parfois émettre l’idée qu’il y a des sujets tabous avec moi.

Je me suis dit qu'il serait intéressant de faire un article sur la différence que je vois entre les notions de tabou et d'intime.

Sémantique probématique

Intime confidentialité

Ce que je mets derrière le mot intime, c’est le fait que lesdits sujets ne regardent que moi.

C’est le degré d’information que je souhaite partager, ou pas.

Ces domaines pour lesquels je ne dois pas (ou encore moins!) rendre de compte aux autres.

L’intime, c’est ce que je souhaite partager avec quelques personnes choisies, quand j’en ai envie, si j’en ai envie.

En revanche, les domaines que je considère comme etant intimes pour moi, peuvent être des sujets "normaux" aux yeux de la société, ils ne sont pas tabous pour autant.

C'est mon vécu de ces sujets généraux qui les rendent intimes.

Mon expérience est personnelle, confidentielle. Pas l'énoncé du sujet.

Par exemple, j'ai plus de trente ans et je me questionne sur l'envie d'avoir des enfants (ou non). Ma réflexion est intime, elle est personnelle, je décide à qui j'ai envie d'en faire part (je fais référence au questionnement ET à la conclusion).

Cependant, la question de la maternité (ou non) chez la femme après trente ans n'est pas un sujet tabou !


Tabou ou sujet culturel

Concernant le tabou, il s'agit de remonter à un niveau plus élevé selon moi.

Je vois cela comme un non-dit général qui a à voir avec la culture, le poids des traditions et les normes sociales

C'est un sujet général que l'on a appris à éviter pour pouvoir vivre sereinement tous ensemble. On sait que ce sujet existe, on ne l'exprime pourtant pas. On l'évite, on fait comme s'il n'existait pas.

Pourquoi néglige-t-on un sujet tabou ?

Je vois cela comme mettre de l'huile sur le feu : cela reviendrait à aborder un sujet qui déclencherait trop de passions et qui in fine serait de toutes façons voué à la stérilité.


Une (trop) intime vulnérabilité?

Faisons un parallèle avec la vulnérabilité.

Je vois un lien ténu entre l'intimité et la vulnérabilité. Si je choisis de te laisser entrer dans mon intimité, alors je me montre vulnérable. La réciproque est en revanche moins évidente.

Je pense que la vulnérabilité est la divulgation - à un degré moindre - de l'intimité.

Je me dévoile et je choisis l'intensité, qui nous conduira eventuellement à l'entrée dans mon intimité.

Sois vulnérable et tais-toi

On entend partout le terme vulnérabilité.

Je reformule : dans mon monde, j’entends assez fréquemment ce concept.

Je n’avais toujours pas compris le pourquoi et l’engouement sur cette question-ci, jusqu'à un livre lu dernièrement : La confiance en soi de Charles Pépin.

La vulnérabilité, selon Charles Pépin, c’est avancer sans masque.

C’est se dévoiler, avec l’art, la manière, et surtout avec rythme en maniant le momentum.

Sa définition m’a parlée, et je suis assez en phase avec sa nuance quant à la vulnérabilité.

Vulnérablement vôtre

La vulnérabilité n’est pas un superpouvoir à déployer n’importe où ou n’importe quand.

L’art de la relation a-t-il dit.

Exactement.

Comme une danse. J’avance, tu avances, il y a un rythme et plusieurs étapes.

Pour prendre une métaphore triviale qui parlera à tout le monde, la vulnérabilité est comme se déshabiller. C’est nécessaire, surtout avec soi, parfois avec certaines personnes que l’on choisit, mais sûrement pas automatiquement avec tout le monde.


Créer le problème opposé

Se montrer vulnérable et montrer ses doutes, ses inquiétudes, ne pas faire comme si tout allait bien et que l’on maîtrise toujours tout alors que ce n’est pas le cas (définition complètement personnelle - j’en conviens).

Oui, parfois, il est bien de s’ouvrir...pas tout le temps.

J’en reviens à ces injonctions du développement personnel que je “combats” : parfois oui, parfois non.

J’imagine que beaucoup d'entre nous ont été soulagés que soit validée extérieurement la possibilité de pouvoir se relâcher, se montrer tels que nous sommes vraiment.

Si ceci est la raison de l’engouement pour la vulnérabilité, je trouve cela super. 

Si, en revanche, l’idée est de quitter un extrême (jouer aux gros durs en permanence) pour aller de l’autre côté du spectre (ouvrir son monde intérieur, à tous et sans discontinuité), je n'adhère pas.

L'abondance est dans le spectre

D'un extrême à l'autre

Quitter un problème pour aller vers celui opposé n'est pas à mon goût.

Je parlais déjà des injonctions du développement personnel dans mon article La thérapie à l'emporte-pièce.

Quand quelqu’un ose mettre le doigt sur un concept qui fait du bien à tout le monde, je vois ça comme un éclairage : on énonce (pas "dénonce") quelque chose qui était non-dit, invisibilisé ou internalisé.

Je prends cela comme une ouverture du champ des possibles.

On découvre qu’il existe beaucoup d’autres réponses que celle d’avancer masquer, qui était auparavant celle par défaut.

Ce qui ne veut pas dire qu'avancer masquer est désormais prohibée ou invalidée !


La reprise du pouvoir

Avancer masquer reste une option.

Pas la seule option, une option parmi tant d’autres, qui se situe à l’une des extrémités du spectre.

On entrevoit (et la société accepte désormais plus) d’aller de l’autre côté du spectre. 

Je pense que c'est ici que se joue la véritable abondance : prendre conscience du champ des possibles qui s'offre a nous pour une situation donnée.

J'ai le choix :

  • Avant la prise de conscience, je pensais que je DEVAIS ou au contraire que je ne POUVAIS PAS aborder un sujet, m'ouvrir.

  • Après la prise de conscience, je me rends compte que je choisis ce dont j'ai envie pour ma vie : de la prise de distance ou du partage, à un moment donné pour un sujet en particulier.

Sur ces mots, à bientôt.

Pauline