Et les échecs, on en parle ?

La peur de l'échec

Avouons-le, nous avons tous peur de l'échec à des degrés différents. Deux choses nous limitent la plupart du temps : 

  • les croyances limitantes : ce qui est établi, que tout le monde sait bien voyons, il n'y a pas d'autres manières de faire et c'est comme ça ! J'en parle dans l'article dédié aux croyances limitantes (ou limitatives).

  • la peur de l'échec

Si on arrive à dépasser les croyances limitantes, on se heurte souvent à nos peurs qui nous empêchent d'avancer. Pourquoi ?


Ce qui nous fait peur

Qu'est-ce-qui nous fait peur ? Qu'est-ce-donc qu'avoir peur ?

Peur et danger sont des notions différentes.

La peur est irrationnelle, elle n'est pas la probabilisation du danger, elle ne l'évite pas non plus. La peur est propre à chacun de nous.

Certains ont peur le soir dans la rue, d'autres ont peur de perdre leur emploi, d'autres encore ont peur de finir seul.

J'imagine que nous avons tous les mêmes peurs en nous à des degrés différents.

Pour ma part :

  • j'ai peur le soir dans le métro (surtout quand je suis la seule femme dans le wagon)

  • j'ai peur de tomber sur des personnes que je connais quand je me balade le dimanche en tenue du dimanche

  • j'ai peur de ne pas réussir à monter un meuble ikéa (cette peur est avérée et vérifiée dans mon cas ;)).

En revanche : 


  • je n'ai pas peur d'aller à l'autre bout du monde

  • je n'ai pas peur de faire entrer un peu de vide professionnel dans ma vie pour prendre du recul et comprendre là où je veux me diriger

  • je n'ai pas peur de ne pas (plus?) être à la hauteur quand on me confie une tâche à faire.

Les peurs évoluent, s'en libérer est un soulagement inexplicable.


La bonne peur et la mauvaise peur

Comme pour le stress, il existe, à mon sens, la "bonne" peur et la "mauvaise" peur.


La bonne peur : celle qui nous fait avancer

La bonne peur, c'est quand vous êtes sur le point de faire quelque chose de fou-fou dont vous avez vraiment envie, quelque chose d'excitant, vous ne savez pas si ça va marchez mais vous allez tout faire pour et n'avoir aucun regret tant cela vous plaît et vous ressemble !

Quand je vous écris ces mots, c'est ce que je ressens : je suis ravie de vous écrire, de voir qu'après quelques jours d'écriture, sans avoir lancé mon blog officiellement encore j'ai déjà 2 abonnés (Merci à vous !). 

Je prends du plaisir à le faire, j'écris ce que je suis en espérant que cela vous aidera peut-être.

Si cela est un four total dans quelques mois (en termes d'abonnés, de lecteurs etc), ce sera tout de même un grand accomplissement pour moi d'avoir écrit ici et de m'être montrée telle que je suis.

C'est de la peur qui vous fait dire "tiens tiens, je me mouille un peu là". C'est de la peur qui me rend vivante !


La mauvaise peur : celle qui peut nous bloquer

La mauvaise peur (selon moi, comme d'habitude), est la peur qui vous paralyse : j'ai peur de ne pas la/le rendre heureux donc je me sabote, j'ai peur de ne pas être pris pour tel emploi donc je ne postule pas, j'ai peur de ne pas "fiter" avec la personne qui me fait passer l'entretien alors je rentre dans ma coquille et je fais une prestation épouvantable. Car : je le savais de toutes façons que j'allais le rater.

Ne ressentir aucune bonne peur, je crois, c'est ne jamais prendre de risque.

La première chose que j'ai appris en finance à Dauphine ?

Sans risque, pas de rendement ! (Ça m'avait fait exploser de rire à l'époque, je suis bon public en effet, tant cette phrase m'a paru vraie). On peut l'appliquer dans tous les domaines de notre vie ;)


Perdre la face

Contexte chinois de la perte de face



Mon frère a vécu 4 ans en Chine et m'a fait part de ce code chinois dans le travail : ne jamais ô grand jamais faire perdre la face à son interlocuteur.

Que la personne ait raison ou pas, peu importe, il faut prendre soin de l'autre et ne pas le mettre en défaut.

Cela m'avait semblé assez extrême comme attitude au début, car bien sûr le respect de l'autre est primordial, cependant on peut mener un débat avec délicatesse et essayer d'échanger avec une personne si l'on n'est pas d'accord, n'est-ce-pas ?

J'imaginai déjà les situations cocasses auxquelles cela pouvait mener (comme dans le livre puis film d'Amélie Nothomb, "Stupeurs et tremblements" qui lui se passe au Japon).

Et puis, en y réfléchissant et en lisant notamment How to win Friends and to influence people* de Dale Carnegie (Comment se faire des amis en français*), j'ai entendu le point de vue de l'auteur et ai commencé à changer d'avis là-dessus.

Pour Dale Carnegie, montrer que une personne a tort ne sert absolument à rien sinon : se la mettre à dos, passer un mauvais moment, la mettre mal à l'aise si c'est devant d'autres personnes.

Même si la personne a tort car elle dit que la capital de l'Afrique du sud est Johannesbourg alors que vous avez que c'est Pretoria par exemple (quelque chose de factuel, vérifiable).

Dans son livre, Dale met en scène 2 personnages, un qui a la sagesse de ne pas reprendre la personne qui a tort, l'autre qui est abasourdi "si vous saviez que ce n'est pas vrai, pourquoi ne lui avez-vous pas dit ?".

"Et pourquoi je l'aurais fait ? Pour montrer que j'ai raison ? Je sais que j'ai raison, c'est suffisant non ? Je ne vais pas mettre cet homme mal à l'aise devant les autres" (passage complètement reformulé avec mes mots).

Ah oui. En effet. Pourquoi ne pas prendre soin de l'autre plutôt que de lui montrer que l'on a raison ?


Pourquoi on s'en fiche ?

Donc revenons en à cette histoire de perdre la face. A des degrés plus ou moins forts, personne n'aime perdre la face ! Et s'en libérer fait un bien fou.

Et s'il n'y avait pas de face à perdre mais que de l'égo (un peu mal placé peut-être) ?

Ne faisons pas perdre la face aux autres, mais n'ayons pas peur de la perdre nous-mêmes.

Ceci étant dit, je ne dis pas d'acquiescer quand une personne dit par mégarde une bêtise ("les jonquilles sont roses"), mais de lui faire part de la vérité de manière courtoise.

Ou cette personne vous remerciera de votre intervention, ou vous ne perdrez pas votre énergie.

A chaque fois que j'ai pris la décision de revenir vivre en France (après 3 ans de Brésil et après quelques mois d'Espagne), j'ai eu un peu ce sentiment "oh mon Dieu il faut que je reste X années ou Y mois avant de rentrer".

Et puis un jour, déclic.

Je ne suis pas là pour souffrir, j'avais un plan, les plans ça se réévalue, cela fait Z mois que j'ai envie de rentrer, pourquoi attendre plus ? Le bonheur c'est maintenant !

Un parallèle peut être fait avec le monde du travail, pas la peine de rester plusieurs années dans un job si vous savez que ça ne vous convient pas après quelques mois.

Et hop, je me suis instantanément libérée de cette appréhension, qui émanait bien de moi et non des autres.


Être bien comme il faut


Disons-le une bonne fois pour toutes, vos proches ne vous aimeront pas moins si vous vous donnez la permission d'être qui vous êtes vraiment. Cela passe par faire ce qui vous fait envie. 

Ce n'est pas grave de ne pas avoir l'emploi qu'il faut, le style de vie qu'il faut, etc

Si c'est cela qui vous plaît, tant mieux ! Tant que c'est choisi et non subi.

Quand j'ai fini mes études j'ai eu les poils qui se sont hérissés à l'idée de : trouver un CDI/trouver le copain qu'il faut/trouver un appart/ l'acheter/ le prêt immobilier... 

Pour moi c'était l'ennui assuré ! Peut-être que ma vie est l'ennui assuré pour d'autres, ce qui compte est de trouver sa voie, avec ses envies, ses erreurs, et ne surtout pas avoir peur de déranger. On y vient !


Et dans le contexte professionnel, on fait quoi ?

Une fois tout ceci étant dit, une fois qu'on est à l'aise dans ses baskets, est-ce qu'il faut être sans filtre dans un contexte professionnel ?

J'ai envie de dire : faites selon votre feeling.

Je n'ai pas joué la carte de la franchise après m'être fait virer au Brésil (même si je comptais démissionner quelques semaines après, je me suis bel et bien faite mettre à la porte !). Je pense qu'à l'avenir je serai plus transparente si on me pose la question.

Mais ça c'est facile à dire ;)

Je détaille ce point dans l'article sur l'échec professionnel.


Cacher ses échecs ?


Souvent, cacher ses échecs est bien plus facile : un petit mensonge de rien du tout, c'est pas trop grave ?

Le problème c'est qu'un petit mensonge en amène un autre puis un autre et vous n'êtes plus vous même. 

Pour crever l'abcès, parlons des échecs.

Ma liste est la suivante :

  • passer mon permis de conduire 3 fois

  • avoir fait des études en finance sans me poser de question

  • avoir fait du contrôle de gestion (ce n'est pas du tout fait pour moi) pendant plusieurs années

  • ne pas avoir su décrypter des entreprises avant d'y mettre les pieds ou alors de ne pas avoir démissionné assez vite quand je me rendais compte que ce n'était pas pour moi.

Accepter l'échec ça fait mal. Un tout petit peu. Quand on l'a accepté ça ne fait plus du tout mal. On apprend aussi, c'est le principal.


Ma liste de leçons apprises est la suivante : 

  • passer mon permis de conduire 3 fois ==>et de bien conduire aujourd'hui

  • avoir fait des études en finance sans me poser de question==> et de m'en être posé quand c'était le bon moment pour moi

  • avoir fait du contrôle de gestion (ce n'est pas du tout fait pour moi) pendant plusieurs années==> et d'avoir su changer de domaine (plusieurs fois ! )

  • ne pas avoir su décrypter des entreprises avant d'y mettre les pieds ou alors de ne pas avoir démissionné assez vite quand je me rendais compte que ce n'était pas pour moi ==> et de ne pas avoir forcément un plan B quand je l'ai enfin fait !


Être fier de ses échecs !

Apprenez à être fiers de vos échecs, car ce qui compte ce n'est pas l'échec mais comment vous avez rattrapé l'affaire ensuite. Celui qui ne se cogne jamais est celui qui ne fait rien ou pas grand chose.

Et vous, quelle relation avez-vous avec vous échecs ? Faites-le moi savoir sur le blog !

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