Management d'un autre temps
"Est-ce-qu'ils font exprès? Mais non, c'est trop gros, ils vont bien se rendre compte que cela démotive tout le monde !"
Et bien, laissez-moi vous faire part d'un scoop : la réponse est non, ils ne s'en rendent pas compte, sinon ils se comporteraient différemment.
Certains managers ont arrêté leur horloge de management dans les années 1990.
Si on hausse le ton et que l'on humilie, le message passera mieux et entrera dans la tete des employés qui obéiront.
Rentrer dans le rang
C'est sûr, les employés obéiront à l'extérieur, le temps de trouver un plan B.
Ca marchera combien de temps?
Le temps qu'ils se trouvent un back up et changent d'entreprise.
Alors oui sur le court terme, l'autorité sera assise et les foules dociles.
Un problème sur le long terme
Démotivation ou découragement
Mais sur le long terme, le découragement fera son entrée et rongera la force de travail de l'intérieur.
Après le découragement viendra la démotivation, souvent repérable par la petite phrase "A quoi bon ? ".
Nous sommes tous différents
Je ne dis pas qu'il y a une solution miracle pour tout le monde.
Certains apprécient le stress car ils le trouvent motivant, d'autres comme moi le trouvent polluant et contre-productif.
Un mode d'emploi unique
La réflexion que je souhaiterais apporter est la suivante : nous sommes tous différents et avons un mode d'emploi, de motivations qui est unique.
Taper du poing sur la table peut en électriser certains comme en traumatiser d'autres.
Managers, parlez à vos équipes, allez à leurs rencontres et intéressez-vous à ces humains qui rendent votre quotidien possible.
Non, ce n'est pas de la perte de temps.
Oui, vous avez déjà un emploi du temps surchargé.
Vous seriez surpris de voir à quel point ces moments passés (et non perdus) peuvent vous en faire gagner par la suite.
Et comment vos équipes vous en seront reconnaissantes.
"Alors oui sur le court terme, l'autorité sera assise et les foules dociles"
"Taper du poing sur la table peut en électriser certains comme en traumatiser d'autres"
SOS réparation
Réparation minute
Comment repartir sur de bonnes bases quand une situation est allé(e) trop loin?
Comme nous l'avons vu dans Comment gérer son stress ou comment mettre le problème sous le tapis, voici le schéma plus ou moins latent lors d'un conflit manager/managé au travail :
- Conflit: reproches, toxicité verbale de la part du manager
- Mal-être (pour les deux parties?)
- Période de recouvrement pour l'employé
- Manager essayant de se faire pardonner
- Morceaux presque recollés (en apparence)
- Retour à 1
Comment briser la boucle?
Il est plus commode de se taire et d'espérer très fort que l'histoire ne se répétera pas.
Cependant, quelqu'un qui vous a maltraité, même avec des mots, le refera sûrement.
Plutôt que d'être dans la peur des coups et d'imaginer quelle stratégie employer pour différer au maximum le prochain échange de ce type, pourquoi ne pas essayer une autre méthode?
Qu'avez-vous à perdre, si la méthode employée jusqu'à lors ne porte de toutes façons pas ses fruits?
Je prends le parti dans cette configuration de dire MA vérité, en utilisant la communication non violente.
Le grand principe est de se dire que le "Tu" tue.
Il ne s'agit pas de dire "quand tu m'as humilié(e) hier..."mais plutôt de dire "Quand il s'est passé ceci, j'ai ressenti cela. J'aimerais que l'on change de mode de fonctionnement à l'avenir. Pour information, cette dynamique est contre-productive en ce qui me concerne.
Si nous avions procédé de telle sorte, le résultat aurait été encore mieux encore plus rapide et je me serais sentie en sécurité psychologique"
"Je pense qu'il n'y a rien à perdre à dire la vérité"
Arrêter de communiquer en anticipant la réaction de l'autre
Je pense qu'il n'y a rien à perdre à dire la vérité.
Qu'il faut le faire pour soi, pas en espérant un changement ou un résultat mais pour se libérer d'un poids qui n'est pas le nôtre.
Pour s'exprimer et n'avoir aucun regret, vous aurez ainsi fait votre part.
Un frein peut être la peur des représailles (je sais de quoi je parle).
Je vous conseillerais de vous faire confiance - vous avez toutes les clefs en main pour ne pas faire à l'autre ce q'il vous a fait subir.
Vous êtes plus intelligent/plus conscient sur ce coup-ci, vous voyez la big picture et vous saurez trouver les mots exprimant votre vérité.
Si vous devez pleurer, faites-le.
Si vous ne trouvez pas vos mots, préparez un petit papier, comme une police d'assurance. C'est le pas qui compte.
Et le sentiment de reprise de votre pouvoir qui en découle et qui vaudra tous les outputs du monde.
Si les autres ne bougent pas, faites-le.
Vous ne pourrez que vous sentir mieux d'avoir été courageux et d'avoir rendu à César ce qui était à César.
Cessons de porter des baggages ne nous appartenant pas.
Il faut du courage pour avoir des discussions difficiles.
Si nous ne les provoquons pas, alors la situation s'enlisera de toute façon, et ce n'est pas en fermant les yeux ou en regardant ailleurs que le drame n'arrivera pas.
Bon courage, vous y êtes!
Sur ces mots, à bientôt.
Pauline