"Chaque relation alimente des parts différentes des parties prenantes, et le cocktail en résultant est imprévisible"
Mapping du bien et du mal
Où est Charlie ?
Ce qui est compliqué avec le harcèlement moral et la toxicité, c'est que l'on met souvent le doigt dessus une fois qu'il est trop tard.
Quand l'un de nos proches agite le drapeau rouge en voyant notre situation de l'extérieur et nous dit "ceci est du harcèlement moral".
Boum.
Le mot est posé, il fait l'effet d'une bombe qui choque et soulage à la fois.
On s'autorise enfin à lâcher du leste et s'occuper de soi.
Suis-je la source de mes tourments ? (comprendre : suis-je barré(e) ?)
Non cela n'était pas que dans ma tête.
Non, je ne pouvais pas me remettre en question sans fin.
Non, ce n'était pas normal de pleurer tous les jours.
Non, je n'était pas folle.
Mais pourtant, je vois mes collègues qui semblent très bien s'en sortir, pourquoi suis-je la seule à me sentir aussi misérable?
Je ne dis pas que c'était uniquement de la faute des autres. Ca m'a fait mal, j'ai cependant eu ma part de responsabilité : celle d' avoir remis ma liberté dans les mains d'autrui.
"Je ne dis pas que c'était uniquement de la faute des autres. Ca m'a fait mal, j'ai cependant eu ma part de responsabilité : celle d' avoir remis ma liberté dans les mains d'autrui"
Nage papillon dans l'océan de toxicité
1/Ta réalité est tronquée
Tu n'as pas accès à toutes les informations.
Combien de fois j'ai appris a posteriori que telle ou telle personne qui semblait si "successful" dans l'entreprise vue de l'extérieur était en réalité en train de vivre un calvaire.
2/Tu es seulement toi donc tu as du mal à prendre du recul
Se remettre en question est une qualité utile dans la vie, tant que cela ne devient pas un réflexe primaire et continuel.
Se remettre en question est une corde à notre arc comme tant d'autres. Ce n'est pas LA solution à tous les maux dont tu as l'impression d'être accusé(e).
3/L'apparent bien-être des autres n'invalide pas ton sentiment de mal-être
Si tu ne te sens pas respecté(e) et si tu sembles être la seule personne dans ce cas - c'est ok.
Ton ressenti, ta réalité n'est pas moins valide parce que non vécue ou validée par les autres. C'est une relation, un rapport qui est toxique.
Un manager peut entretenir une relation plus ou moins toxique avec ses salariés selon les personnes, la chimie de chaque rapport, même professionnel, est unique.
Chaque relation alimente des parts différentes des parties prenantes, et le cocktail en résultant est imprévisible.
"Les soirées team building (Champomy, cacahuètes et tout le bazar) sont souvent des caches-misères qui font plus de mal que de bien car prenant du temps sur le temps personnel des employés"
La toxicité
Vous l'avez regardée mais vous ne l'avez pas vue
Ce n'est pas parce que l'on ne la perçoit pas qu'elle n'est pas là.
Je dirai que c'est le niveau 0 du harcèlement moral.
Moins personnel, plus générique et offert à tous.
Une manière de fonctionner qui dit "c'est à prendre ou à laisser", sauf qu'il y a un rapport hiérarchique.
Le message entendu est alors "c'est à prendre, tu n'as pas le choix, c'est moi qui choisi et c'est pour ton bien".
Les soirées team building (Champomy, cacahuètes et tout le bazar) sont souvent des caches-misères qui font plus de mal que de bien car prenant du temps sur le temps personnel des employés.
"Arrêtons de tout inverser et remettons le travail à sa juste place. La famille à la sienne, les amitiés à la leur"
Non, un team building le weekend ou le soir n'est pas nécessaire.
Oui, un meeting hebdomadaire en 1 to 1 avec le manager pour expliquer comment on se sent face à ses missions, revoir les priorités, proposer et écouter un feedback - c'est ça le vrai "care".
Du professionnalisme, et non un château de cartes mi-pro mi-perso qui s'écroulera de toutes façons à un moment donné.
Pour le fun, si l'employé se sent respecté, il se sentira libre de plaisanter avec ses collègues et la bonne ambiance, les diners, les liens se créeront d'eux-mêmes.
Arrêtons de tout inverser et remettons le travail à sa juste place. La famille à la sienne, les amitiés à la leur.
Sur ces mots, à bientôt.
Pauline