"Pas besoin de mots, seulement d'humanité pour aider la réparation"
"Si ca ne change pas on se barre tous" :
rêve ou réalité possible?
Qui n'a jamais rêvé de faire bouger les lignes du monde du travail en se mobilisant ?
Une solidarité humaine émouvante
J'ai remarqué via mes expériences et celles de mon entourage que les entreprises au management peu humain était également le terreau d'une solidarité hors normes entre collègues.
Comme si l'équipage du bateau se devait de se serrer les coudes afin de pallier les défauts de fabrication du bateau sur lequel il était.
Tels des vases communicants, une mauvaise ambiance de la part des supérieurs crée instantanément une fraternité, une humanité entre collaborateurs, comme si le message sous-jacent incarné par tous était nous sommes ensemble, tu n'es pas seul(e).
Ces personnes, avec qui vous partagez vos galères, votre quotidien, ces épreuves, deviennent souvent des personnes très proches une fois la tempête passée.
Elles ont été témoins. Elles savent, n'ont pas besoin de deviner ce qui s'est passé, comment vous vous êtes senti(e). Elles ont vu, sont passées par là.
Pas besoin de mots, seulement d'humanité pour aider la réparation.
L'accolade de l'entraide
Je me souviens être une fois sortie des toilettes d'une entreprise où je travaillais : j'étais en pleurs après avoir essuyé une pluie de reproches personnels, tout cela dans le cadre d'une pression quotidienne, d'horaires de travail sans limite et de terrorisme émotionnel.
Une collègue était juste là (était-ce une jolie attention de sa part, m'attendait-elle ou était-ce un hasard?), elle m'a instantanément pris dans ses bras et m'a dit à l'oreille "on est tous passé par là, j'ai pleuré hier, ne t'en fais pas. On est tous dans le même bateau".
Le bien que m'ont fait ces mots.
Je m'en souviendrais toute ma vie.
Quand on croit que l'univers se dérobe sous vos pieds et qu'une main tendue vous aide à nager dans le bassin d'à côté, c'est la vraie humanité qui s'exprime, avec ses lettres de noblesse.
Le radar permanent
Depuis ce moment-là, j'ai prêté attention quand je me rendais aux toilettes et que j'entendais des pleurs.
Mécaniquement, quand je retournais à ma place je regardais qui manque à son poste et demandais à cette personne ensuite comment elle se sentait, j'essayais d'être présente.
De toutes petites choses qui peuvent faire changer le paradigme des membres de l'équipage.
"Et si nous transcendions la peur de manière collective et appuyions sur le bouton du déclencheur de conscience pour changer les règles du jeu ? "
Une équipe ouvrant la voie au capitaine ?
Et si on passait à l'étape suivante : au lieu de se consoler et d'aider l'autre à recoller les morceaux émotionnels, quid de la prise d'initiative collective ?
Et si, si certains non-négociables sont enfreints, on faisait front tous ensemble, en disant simplement et pacifiquement nous aimerions que cela change.
Et si nous transcendions la peur de manière collective et appuyions sur le bouton du déclencheur de conscience pour changer les règles du jeu?
Sans meneurs, sans syndicat, sans revendications, sans révolution, sans manifestation. Juste en se levant et en disant nous aimerions procéder différemment, nous avons tous à y gagner, venez.
Sur ces mots, à bientôt.
Pauline