Le troc besoins-épanouissement

#nouvelleeredutravail , #bien dans ses bottes bien dans son job

Je te donne une envie et je retire un besoin

Les besoins au rendez-vous

Quand je pense à la génération de mes parents (nés dans les années 1950), je me rends bien compte que le monde du travail était si différent

Alors oui, ils restaient 20 ans, 30 ans dans la même entreprise. Oui, ils avaient des horaires "cadrés". Je pense également, peut-être à tort, qu'ils avaient en général plus de respect psychologique, moins de risque d'harcèlement moral de la part de leur patron (cela reste un ressenti).

Ils avaient des besoins de base qui étaient satisfaits par leurs employeurs: sécurité, cadre, emploi à sa place.

Pas de place en revanche pour tout ce qui touche au sens, à la passion, à l'épanouissement ou au bien-être.

On pourrait dire que les premières strates de la pyramide de Maslow étaient au rendez-vous.


"Les contours du monde du travail se sont invisibilisés - nous sommes désormais 100% du temps un peu au travail et un peu chez nous.

Ce qui est certain c'est que nous sommes totalement nulle part"


Envie de plus

Notre génération (née dans les années 1980 et 1990), en revanche, a eu envie de plus.

Une mission, un accomplissement personnel...la valeur travail a complètement été transformée.

 

A quel prix?

J'ai l'impression qu'un troc a eu lieu: que l'on a échangé les besoins fondamentaux pour des désirs d'accomplissement plus profonds.

Le haut de la pyramide est présent, mais les fondations se sont écroulées.





"On a fait de la toxicité une norme, des besoins fondamentaux des tabous, et une promesse d'épanouissement professionnel un arc-en-ciel"


Une vitrine glamour

Aujourd'hui, on dit dans les entreprises que l'ambiance est bonne, on se fait la bise, on instaure des "creative mornings", les bureaux sont jolis, le café est gratuit, les teams buildings fleurissent et tout le monde est "passionné".


Un quotidien pesant

A coté de ça, on paie quand on peut les employés, la sécurité émotionnelle n'existe plus, la menace de se faire licencier dans un monde qui joue aux poupées russes de l'incertitude est omniprésente.

On demande plus, à n'importe quelle heure.

Tu as ton portable personnel donc pas besoin que je t'en achète un pour le professionnel, tu me feras cette étude, ok il est vendredi 17h disons que l'on revoit ça lundi à 11h, cela devrait te prendre 5 minutes?


Tu pars à 18h, tu as pris ton après-midi?

Les contours du monde du travail se sont invisibilisés - nous sommes désormais 100% du temps un peu au travail et un peu chez nous. Ce qui est certain c'est que nous sommes totalement nulle part.


Les règles du jeu

On a fait de la toxicité une norme, des besoins fondamentaux des tabous, et une promesse d'épanouissement professionnel un arc-en-ciel...qui n'apparait bien trop que sur le papier et peu dans les faits.


Un problème de priorité, pas de temps 

Le vrai problème

Je vois ici un mauvais management des priorités, pas un vrai manque de temps permettant d'établir des bases saines pour les employés.

On pense pallier l'essentiel en s'occupant au premier plan des affaires et de l'humain plus tard, quand on aura le temps. Dans un second temps.
Un second temps qui n'arrivera peut-être jamais, tant les objectifs business s'accumuleront, tous plus urgents les uns que les autres.

Cet engouement entrepreneurial, poétique et romantique au départ, mené avec passion, a ensuite tourné au vinaigre dans l'euphorie générale.

On soigne les devants de la scène pendant que les coulisses sont en friche. 

Et si on remettait un peu d'ordre dans tout ça? Si on montait au grenier voir ce que l'on pourrait nettoyer ?


Je ne dis pas de revenir au monde d'avant où un travail remplirait uniquement des besoins.

Je parle d'un monde où l'un ET l'autre sont possibles, créons-le. Pas l'un à la place de l'autre. Arrêtons de penser que "de toute façons on ne peut pas tout avoir".

On peut décider de ce qui est indispensable et arrêter d'abaisser nos attentes.


"Ce qui compte ce n'est pas ce que l'on fait, cela dépend de comment on le fait"



Par où commencer ?


La preuve par l'exemple

Certaines entreprises semblent le faire très bien (Alan apparemment par exemple). Inspirons-nous de ceux pour qui ça marche. Ceux qui ont des employés qui se sentent bien.

Pas que l'on "traite" bien.

Qui ont un ressenti positif, qui voient un comportement sain dans les actions de leur manager, pas uniquement dans les mots.


Ecouter ses employés

  • Ecouter sincèrement ses équipes, dans le but de construire ensemble un projet, reste une démarche positive.
  • Accueillir le feedback de ses collaborateurs sans penser que cela est une perte de temps.
  • En ayant une réelle volonté de bien faire. En misant sur l'expérience autant que sur la finalité.


Ce qui compte ce n'est pas ce que l'on fait, cela dépend de comment on le fait.


Sans l'humain, le train de la réussite restera à quai.


Sur ces mots, à bientôt.

Pauline