Chronique HK #4 : Sales, commercial, ambassadeur ou vendeur de tapis ?

#Hong Kong , #Sales et propre

Aujourd'hui, je voudrais te partager mon étonnement devant l'importance et la réaction concernant les titres que l'on met sur les choses.

Je vais prendre mon cas car c'est ce que je connais le mieux.


Le nom des métiers

Le nom des gens

Tu connais le film le nom des gens ?

Un de mes films préférés.

On y retrouve Bahia, à qui tout le monde s'exclame dès qu'elle dit son prénom

"Oh Bahia c'est mignon, c'est brésilien?

-Non, Bahia Ben Mahmoud c'est algérien."

Et Arthur Martin, à qui l'on n'a cesse de dire

"Oh, Arthur Martin, comme les cuisines?"

Le nom que l'on met sur les choses correspond à notre projection à nous.


Dis-moi ce que tu dis, je te dirai qui tu es

Quand on me demande ce que j'aime faire dans la vie, je me sens souvent tiraillée.

Dois-je répondre commerciale, vendeuse, sales, ou brand ambassador?

Je n'ai pas la réponse, mon coeur balance entre tous les termes existants.

Le fait est que pour moi, ils sont interchangeables.


Aucun problème à dire que je suis vendeuse : à mon sens tout dépend de ce que tu mets derrière ce mot.

 

Parce que la vente n'est pas un gros mot pour moi, c'est plutôt noble.


La vente selon moi

Un besoin fondamental


On passe notre vie à produire ou consommer.

Réfléchis à toutes tes actions de la journée: ou tu consommes ou tu produis.

C'est valable par exemple pour : 

-Ce que tu lis : tu l'as écrit ou tu consommes les écrits de quelqu'un d'autre

-Ce que tu manges

-Ta lessive

-Ta playlist Spotify

-L'invitation de vendredi soir que tu as lancée ou à laquelle tu as répondu.

En vrai : si quelqu'un achète, quel est le mal à l'accompagner au mieux ?

C'est pour ça que j'aime appeler un chat un chat : vendre, c'est beau et ça peut même être bien fait.


L'accompagnement de la vente

A mon avis, vendre c'est accompagner.

Accompagner une personne qui souhaite, à un instant T, assouvir un un désir à son besoin (dont les réponses sont multiples) et l'aider à entrevoir quelles sont les meilleures solutions pour elle, compte tenu de son environnement.


Le service

Vendre c'est, toujours selon moi, un service.

Bien sûr la personne à qui tu vends pourrait se passer de toi et se débrouiller toute seule. 

Tout comme tu peux te passer de toutes les choses que tu aimes externaliser car tu préfères être aidé ou gagner du temps.


Le partenariat gagnant-gagnant

Je ne crois pas aux négociations en général.

Qui dit négociation dit rapport de force, tentative de prise de pouvoir pour montrer à l'autre que l'on a raison.

Pourquoi ne pas vouloir apporter de la valeur à l'autre, plutôt que de tirer la couverture à soi ?

Sans laisser l'autre avoir du pouvoir sur soi. Mais juste chercher la solution win-win qui conviendrait aux deux parties ?


J'ai longtemps regardé des vidéos de négociation.

J'y ai trouvé beaucoup de techniques auxquelles j'ai longtemps adhéré :

  • L'effet d'ancrage (il faut être le premier à parler pour que l'autre ne puisse pas s'éloigner de la valeur dite en premier)
  • Si tu cèdes sur un point de la négo, tu demandes quelque chose en contre-partie
  • Tu fais un cadeau en premier, comme ça la personne se sent redevable et tu prends l'avantage
  • Tu laisses l'autre parler de ce qu'il veut en premier, car la négo c'est de l'écoute
  • Etc

Ces techniques existent, ont fait et continueront sûrement de faire leurs preuves.

Et si au lieu de rationaliser tout cela, ne pourrait-on pas se dire que la négociation est une discussion ouverte, à laquelle nous souhaitons trouver un terrain d'entente ?

Et ne serait-ce pas quelque chose de naturel ?


L'intention de la vente

Quand j'étais vendeuse de logiciels e-marketing à Barcelone, mes ventes se passaient bien. Ma direction me demandait souvent : "Mais comment fais-tu ?".

Je n'y connaissais rien, pourtant je vendais beaucoup.

Il y avait sûrement de la chance du débutant. Au final, qu'est-ce-que la chance du débutant ?

Je pense que comme dans tout, la sincérité se sent.

Je rencontrais le prospect, prenait le thé avec lui, écoutait ses besoins, étais concernée par ses requêtes, étais présente et rapidement il devenait un client.

Je pense que la clé ne réside pas dans le "comment on fait pour vendre" mais plutôt dans le "qui suis-je" pour vendre.

Si tu es profondément intéressé et concerné par l'autre, la vente se fera en douceur et naturellement.


Et toi, qu'en penses-tu ? Quel est le titre par lequel tu te présentes aux autres ?