Chronique HK #2 : Pourquoi mettre un objectif ?

#Hong Kong

Qui dit prise de position radicale (en l'espèce, quitter son boulot) dit obligation d'assumer rapidement. 

Je démissionne, une semaine après je suis libre et je dois me remuer pour trouver comment subvenir à mes besoins.

Heureusement, j'ai plusieurs touches pour des "petits boulots" en attendant (en attendant quoi au fait?).


Petits jobs-grands apprentissages

Tout d'abord, je ne sais pas qui a décidé d'appeler ça un jour un "petit boulot".

Pas hyper sympa pour la personne qui fait ce métier toute l'année. Et doit-on obligatoirement être derrière un bureau, les sourcils froncés pour paraître sérieux et important?

Je me dis que d'accumuler plusieurs jobs en même temps c'est une chance unique d'apprendre beaucoup de choses en un temps réduit.

Voilà comment je me retrouve un samedi matin pluvieux, après avoir fini tard la veille au restaurant dans lequel je suis hôtesse d'accueil, à faire un essai dans une boutique française de vêtements.


La vente bienveillante

Flash back

J'étais vendeuse dans mes jeunes années. Si j'avais 3 mois de vacances l'été, j'en passais volontiers 2 dans des boutiques. Catimini, Comptoir des cotonniers, Hugo Boss, Petit Bateau.

Je n'avais pas l'impression de travailler, j'aimais passer un bon moment avec les clients, rire avec eux, et jouer à la marchande à la fin.

Tout le monde y trouvait son compte.


Présent

Ce samedi matin à Hong-Kong, j'apprends donc à faire l'ouverture, l'ADN de la marque avec la manager de la boutique, française elle aussi.

Quand nous nous sommes rencontrées quelques jours auparavant, j'ai joué carte sur table :

"Je veux juste me lever avec le sourire, aller travailler contente, que les clients repartent de la boutique satisfaits, que ce soit du gagnant-gagnant pour tout le monde.

La manager acquiesce, dit qu'elle pense pareil, ça sent bon.

Et ce samedi matin-là, j'ose une question de commerciale (de base!): "Dis Marguerite, quel est l'objectif/le chiffre d'affaires moyen d'une journée?"

La manager me regarde, et me dit :

"Pourquoi mettre un objectif ?

Ce qui compte, ce que l'on fasse de notre mieux.

Certains jours on fera plus, d'autres moins, mais quel est l'objectif de mettre des objectifs?

Si c'est pour que les vendeuses viennent stressées au travail, anxieuses, ce n'est pas la peine !".




Tombée du cocotier

Scotchée. Petit boulot-leçon de vie, 0-1 c'est parti. 

Je partage le point de vue de Marguerite.

Pourquoi se mettre la pression avec un objectif chiffré qui agit comme un étau se resserrant doucettement sur nous?

Pour nous motiver? Car la compétition fait avancer ? Oui bien sûr, c'est bien connu.

J'ai interrompu Marguerite, je lui ai dit que je pensais comme elle, mais que c'était bien la première fois que j'entendais ça dans le monde professionnel.

Un des quatre accords Toltèques appliqué en entreprise, c'est possible.

Et pas seulement en brainstorming plein de bonnes intentions pour donner l'impression de, mais dans les actions.

Car incarner ses valeurs et dire quelles sont ses valeurs est bien différent.

Je ne dis pas qu'il ne faut pas avoir de plan, de raison d'être.

En l'occurence, Marguerite a un projet/plan/objectif non chiffré: celui de vendre le mieux possible.

Elle a son pourquoi, elle lâche prise sur le moyen d'y parvenir, sans être dans l'inaction.


Je prends cet enseignement et m'en vais continuer ma vie professionnelle aux multiples casquettes !