Bienvenue dans l'entreprise éveillée

#nouvelleeredutravail , #bien dans ses bottes bien dans son job

Si tout était possible, quel serait le scénario idéal ?


Il y a quelques jours, notamment en lisant le livre 

Untamed de Glennon Doyle, j'ai eu une prise de conscience.

Je passais mon temps à parler des dysfonctionnements du monde de l'entreprise, à les nommer, à mettre le doigt dessus.

Je pense toujours que c'est une phase importante bien sûr que de faire le constat d'où nous sommes.

Cependant, je m'y suis peut-être trop attardée.

A force de ressasser ce qui ne nous plait pas, individuellement et collectivement, on est emporté par le courant sans s'en rendre compte.

J'ai perdu de vue mon objectif, le pourquoi de ce blog : le partage de ma vision. Pas de ce qui est. Mais de ce qui pourrait être, avec des changements réalistes.

Pour en revenir au livre de Glennon Doyle, plutôt que de ruminer ce qui ne va pas, nous avons une arme de transformation massive : l'imagination ("use your imagination").

Si tout était possible, quel serait le scénario idéal ?


Bienvenue dans l'entreprise éveillée

La forme au service du fond

Dans l'entreprise éveillée, l'objectif est le même que dans l'entreprise classique : faire du business.

En revanche, ce qui y change, ce n'est pas ce que l'on fait mais comment on le fait.

Dans l'entreprise éveillée, les valeurs ne sont pas affichées ou énoncées, elles sont incarnées, pour de vrai, par toutes les strates de l'entreprises.

Car on y croit, et c'est contagieux.


L'être au service du faire

Les managers savent qu'ils ont affaire à des humains, des êtres humains et non des faire humains. Qui ont leur hauts, leurs bas. Qui ont un fort besoin de respect et de connexion à l'autre.

Si, un jour, l'un des collaborateurs agit de manière peu habituelle, on le prend à part et on s'assure qu'il va bien. Neuf fois sur dix, non le collaborateur n'allait pas bien et juste le fait d'avoir été reconnu et respecté décuplera sa motivation sur le long terme.

Dans l'entreprise éveillée, on travaille sérieusement, sans se prendre au sérieux. On a conscience que les situations délicates sont le mieux gérées en dédramatisant, et non en prenant un ton grave voire en haussant le ton.

Sachant que la panique étant acceptée uniquement en cas de vie ou de mort - car elle serait compréhensible dans ce cas de figure - la panique est simplement bannie.

Chaque personne comprend l'importance de la situation, le mode urgence n'existe pas.

Les priorités sont très claires pour tout le monde et n'ont pas le droit d'être changées mis à part le lundi, jour qui donne la direction pour le reste de la semaine.


Un esprit sain dans un collectif sain

Dans l'entreprise éveillée, les micro-humiliations ou humiliations tout court n'ont pas leur place - on sait qu'elles sont toxiques et donc contre-productives, le débat est clos.

Dans l'entreprise éveillée, on s'y sent bien. La sécurité émotionnelle et psychologique de tous y est assurée.

Dans l'entreprise éveillée, on ne présume pas, on poste des questions.

On sait que rien ne coule de source, alors on informe, quitte à sur-informer.

Tout le monde sait le salaire de tout le monde, et depuis qu'une telle transparence a été mise en place, rares sont ceux qui consultent ces informations pourtant disponibles !
Puisque cela n'est plus un secret, cette information a perdu de son attrait.

En revanche, le fichier est consulté pour s'inspirer.

Quand on voit que l'un de nos collègues a un niveau de salaire bien plus élevé, on va le voir et on lui dit "explique-moi comment tu as fait!", on peut aussi aller voir le manager en lui demandant "qu'est-ce-qui ferait que je pourrais accéder à ce niveau de salaire?".

Dans l'entreprise éveillée, on a compris que le temps passé ne démontrait pas du degré du sérieux d'une personne


La prise de pouvoir

Dans l'entreprise éveillée, on a pris conscience que vouloir avoir raison était une tentative de prise de pouvoir sur l'autre.

Les points de vue divergents existent toujours, bien que les avis des uns ne soient pas toujours compris par les autres, ils sont alors acceptés, respectés et entendus.

Quand on ne ressent que peu d'affinités avec quelqu'un avec qui l'on est obligé de travailler, on s'efforce de laisser nos sentiments de côté et de vraiment s'intéresser aux propos de la personne, comme s'ils émanaient de quelqu'un d'autre.
De manière à laisser de côté un biais négatif de confirmation qui pourraient obstruer notre jugement.

Etrangement, il y a beaucoup moins de problèmes "d'Homme" et de batailles d'ego.

Dans l'entreprise éveillée, nous marchons tous dans la même direction. 90% de notre énergie est vouée à cela, ce qui permet d'aller dans la direction souhaitée sans passer par la case burn-out.

Dans l'entreprise éveillée, on a compris que le temps passé ne démontrait pas du degré du sérieux d'une personne.

On réfléchit à l'implication d'une personne plutôt en termes d'énergie et de concentration passées. On sait bien que chaque tâche prend du temps, que rien ne prend que cinq minutes et qu'un être humain a besoin de temps pour arriver au pic de sa concentration et ensuite d'une phase de récupération pour recouvrer son énergie.

Dans l'entreprise éveillée, on se fait confiance, la présomption de bonne foi prévaut, jusqu'à preuve du contraire.

On a aussi compris qu'élever la voix ou rabaisser quelqu'un ne pouvait aboutir qu'à une mort lente et certaine de la motivation d'une personne - c'est pourquoi quand une personne n'atteint pas ses objectifs, on s'assied avec elle pour lui demander "explique-moi ta réalité, je vais tout faire pour t'aider".

Si, in fine, l'employé n'atteint toujours pas ses objectifs, on admet alors de modifier ses derniers. Si le management n'y arrive pas lui-même, c'est qu'ils n'étaient pas réalistes!

Dans l'entreprise éveillée, on se fait confiance, la présomption de bonne foi prévaut, jusqu'à preuve du contraire.


La responsabilisation

L'entreprise éveillée est un lieu où chacun se responsabilise: le manager protège son équipe, la coache, la soutient. C'est un lieu où les choses se font ensemble et pour.

Dans l'entreprise éveillée, quand on repère une personne de mauvaise humeur, on sait que c'est son problème tant que cela ne rejaillit pas sur les autres coéquipiers.
Les collaborateurs ont le choix entre laisser la personne traverser cette phase et lui poser la question "Tout va bien? Comment puis-je t'aider?".

Dans l'entreprise éveillée, chaque humain est conscient de l'énergie qu'il apporte et diffuse au travail, de l'impact qu'il a sur le moral des autres.

Personne ne vide ses poubelles émotionnelles de force.

De l'aide psychologique est proposée pour ceux qui ne saurait pas comment faire par leurs vagues de mal-être.

De vrais punching-balls et salles de décompensation sont d'ailleurs présentes pour que chacun puisse y déverser sa charge négative physiquement. Car être humain, c'est aussi vivre des moments négatifs, l'entreprise éveillée n'est pas une happycratie utopiste.


Un standard de l'humain

Dans l'entreprise éveillée, on compte sur un règlement "best practices" ainsi que sur l'intégrité de chacun.

Le règlement best practices répond à des normes ISO 67HGBVH1 de l'humain.

Le célèbre standard de l'humain qui permet de donner une mesure du degré d'humanité de l'entreprise sans aucun biais marketing ou velléités de communication a posteriori.

L'entreprise éveillée a compris que l'humain était sa matière première la plus précieuse et aussi la plus volatile si on la néglige.

Cette norme sert uniquement au bon fonctionnement de l'entreprise, pas besoin de communication externe à ce sujet. Le bouche-à-oreille du management constructif se fait de lui-même et attire les talents mécaniquement.

Parmi les critères considérés: des horaires de travail fixes, des procédures claires pour poser ses jours de congés, un portable professionnel qui est en mode avion le weekend. Ceci pour ce qui est quantifiable.

Pour ce qui est qualitatif, une fois par mois les employés répondent à un questionnaire codé et anonyme (adressé par ISO pour crypter l'information) sur ce qui pourraient être amélioré, ce qui les tracasse, ce qui leur fait perdre de l'énergie au quotidien.

Ils posent un constat, et doivent toujours terminer par leur proposition de scénario idéal, cela permet d'ouvrir la discussion ainsi que de réduire le fossé entre employés et employeur : les collaborateurs se rendent compte que l'employeur n'a pas la tâche facile non plus, que le problème étant complexe, la solution l'est aussi.

Elle n'est cependant pas impossible. Dans l'entreprise éveillée, on sait qu'il n'y a pas de fatalité.

Ils posent un constat, et doivent toujours terminer par leur proposition de scénario idéal


Ensemble c'est tout

Dans l'entreprise éveillée, on co-crée.

On se rend compte que l'intelligence collaborative est si puissante que l'on se demande où l'on a été durant toutes ces années.

Et on a un fou rire quand on pense à la manière qu'avaient les employés et employeurs inconscients du monde corporate d'avant qui se tapaient vulgairement dessus, passaient du burn-out à de nouvelles embauches ou à un nouveau job en répétant inlassablement ce cycle infini.

"Mais pourquoi travaillaient-ils les uns contre les autres?
-Ils ne savaient pas qu'un autre monde était possible et si accessible" leur répondait-on.

On n'arrête d'attendre le vendredi soir pour la libération après avoir passé la semaine en apnée. Chacun est dans l'ici et maintenant, on construit dans le présent et on prend plaisir à le faire.

Au quotidien, tout n'est pas parfait.

Nous n'avons jamais dit que cela allait être facile dans l'entreprise éveillée, on a juste dit que cela allait être équilibré, sain et prospère pour tous.

"Mais pourquoi travaillaient-ils les uns contre les autres?
-Ils ne savaient pas qu'un autre monde était possible et si accessible" leur répondait-on.


La beauté

L'entreprise éveillée est également consciente, libérée, éclairée, magnifiée, puissante, impliquée, concernée, alignée, équilibrée.

Elle a remis la beauté au centre de toute préoccupation, a proposé une nouvelle manière de faire inattaquable et éminente qui n'a pas eu besoin de discours, communiqués de presse ou chocolats de fin d'année.

L'entreprise éveillée ne porte son attention que sur ce qui est important et impactant.

On a compris que le management devait se faire bottom-up et non plus top-down.

Que le bon sens émanant des employés était renversant, précis et constructif.

D'où la nécessité d'écouter leurs idées régulièrement et de les prendre au sérieux, car personne ne sait mieux qu'eux ce qui est bon pour eux et ce qui pourrait les aider à mener à bien leur mission.

La direction remercie les employés pour leurs feedbacks constructifs et effectuent les changements de management nécessaires pour que l'entreprise aille dans la bonne direction, sans friction inutile.

Dans l'entreprise éveillée, on a bien compris que demander conseil à des consultants RH comment faire ne servait à rien, cela serait une perte de temps et d'argent!
Que l'information dont on a besoin est présente, qu'elle ne demande qu'à être cueillie, si tant est que l'on souhaite l'écouter.


La montgolfière

Dans l'entreprise éveillée, on a lâché tous les programmes de fonctionnement contre-productifs et obsolètes.

On essaie de nouvelles choses, en ayant conscience que tout ne marchera pas.

Dans l'entreprise éveillée, la phrase "alors ça a marché?" n'existe pas, elle n'y a d'ailleurs jamais été entendue.

La question qui circule est "alors, quelles ont été les idées mises en actions et quels impacts a-t-on observés ? ".
Dans l'entreprise éveillée, on n'a pas honte d'échouer. On a honte de ne jamais essayer.

On a compris que tout était possible, pas parfait, mais meilleur de jour en jour.

On a aussi compris que l'entreprise était une entreprise et non une famille, avec des contrats, des limites claires, un fonctionnement codé.


La transformation

L'entreprise éveillée permet de passer du vicieux au vertueux, du médiocre à l'ingénieux, du toxique au productif.

Merci d'avoir visité l'entreprise éveillée. Plus on la visite, plus elle s'éclaire.


Sur ces mots, à bientôt.


Pauline